Sur l’air du gorille de Georges Brassens
Trente et un mille salaires
(40 millions d’euros pour le départ en retraite du PDG de Carrefour)
Avec trente et un mille salaires,
Pour s’en aller à la retraite,
Même si ce sont ceux des caissières,
Y a quand même de quoi faire la fête.
Il faudrait pour ces employées
Plus de deux mille cinq cent années,
Pour une grosse somme pareille gagner,
Franchement, faut pas déconner.
Sacré pactole !...
Espérons que ce Saint-Bernard
Saura jouer les Saint-Vincent
En reversant, vite, sans retard,
Aux indigents tout cet argent.
On a l’air con nous les prolos
Avec nos tites augmentations,
Un pour cent, une claque dans le dos,
Si pas content, c’est l’éviction.
Sacré pactole !...
La France, un pays d’assistés,
Affirme souvent monsieur Médef,
Même si on est vraiment gâté,
Nous on palpe pourtant pas bésef.
Pour acheter sa belle voiture,
Il faut emprunter sur cinq ans,
Pour nourrir sa progéniture,
Il ne faut pas rouler souvent.
Sacré pactole !...
Et je pense à ces braves caissières,
Qui gagnent un salaire à mi temps
Pour le redonner à l’hyper
En f’sant leurs courses évidemment.
Tout cela est bien regrettable,
Contrariant, voir même écoeurant,
Cela risque de rendre irritable
Les plus dociles des braves gens.
Sacré pactole !...
Au gouvernement on panique
Devant cette affaire dégueulasse,
Qui fait tord à la république,
En plein référendum hélas.
Il s’offusque, il crie au scandale,
La main sur le cœur, yeux au ciel,
Mais en fait il s’en fout pas mal,
Même s’il se la joue sucre et miel.
Sacré pactole !...
Bon sang quarante millions d’euros,
Allez, envoyez donc la thune,
C’est mieux que d’gagner au loto,
On peut sur’ment s’offrir la lune.
Il faudra sans doute plus d’une vie
Pour dépenser tout ce pactole,
A moins que Daniel nous convie
A l’aider, en tant qu’bénévole.
Sacré pactole !...