Le Cid (Chimène et Rodrigue)
L’histoire de Rodrigue et Chimène,
C’est une histoire comme je les aime,
L’histoire de Rodrigue et Chimène,
Une tragédie comme je les aime.
Ma gonzesse à moi seul, la si craquante Chimène,
C’est ma copine à moi, avec elle j’me la pète,
Quand à la discothèque le sam’di je l’emmène,
Les copains sont jaloux et ils me font la tête.
Mais y’a un gros lézard, son dabe il est vénère
Qu’elle sorte avec un mec qui bosse dans un garage,
Il dit un peu partout et toujours très colère
Qu’il va me massacrer, faut dire qu’c’est un sauvage.
Sur l’parking de l’hyper, il a dit à mon père,
Si ton batard de fils touche un cheveu d’ma fille,
Je lui éclate la tronche, lui met les tripes à l’air
Et forcément mon père il est parti en vrille.
Ils se sont mis des beignes, des coups d’poing, des coups d’ pied,
Et mon père s’est r’trouvé, vaincu, dans un caddie,
Tremblotant de douleur, il parvient à crier,
Ah, tu ne l’emportera pas au paradis.
Rodrigue, me dit mon père,ça t’fait pas mal au cœur,
De voir ton géniteur quasi assassiné,
Du coup très remonté et l’âme pleine de rancœur,
Je m’en vais chez la brute, bave aux lèvres, déchainé.
Quand je sonne à sa porte, il ouvre en ricanant,
Tiens v’la le p’tit branleur qui veut sa dérouillée,
Puis il se jette sur moi, de rage bouillonnant,
Je l’évite de justesse, il tombe dans l’escalier.
Hors de ma vue Rodrigue, tu as tué mon père,
(O mon amour perdu, tu n’es pour moi que haine !)
Mon cousin que voilà va régler ton affaire
Même si cela me plonge dans une lourde peine.
Seule ta mort peut guérir ce lourd et pesant deuil,
Moi qui t’ai tant aimé avec passion et force,
Je te rêve désormais dans un sinistre cercueil.
Que mon cousin transperce ton velu et doux torse !
Hors de ma vue, cousins, ces mains tâchées du sang
De mon pauvre Rodigue, que j’aime éperdument.
O cruelle souffrance que mon cœur tant ressent
Et qui détruit ma vie aussi cruellement.
O cruel dilemne, comment pleurer l’amant
Qui dans un duel féroce me prit mon si doux père,
Sans insulter ce deuil, objet de mon tourment.
Ah me voilà si seule et tout me désespère !
Ah ne pleure plus Chimène, regarde je suis vivant.
Rodrigue, tu as donc survécu à tes blessures,
Alors, c’est chouette, du coup je n’vais plus au couvent,
Mais ne nous abandonnons pas à la luxure.
Comme disait Mitterrand, donnons du temps au temps.
Tu as raison Chimène, ô ma douce merveille,
Ne nous bousculons pas, je reviendrai pourtant,
Et te f’rai un enfant qu’on appell’ra Corneille.
L’histoire de Rodrigue et Chimène,
C’est une histoire comme je les aime,
L’histoire de Rodrigue et Chimène,
Une tragédie comme je les aime.