Etrangers
Ils sont enfin venus
Nous apprendre à rêver,
Ils étaient dans les nues,
On les a énervés.
Ils se sont mélangés
A notre quotidien,
Les nouveaux étrangers,
Les étranges gardiens.
Ils marchent dans la rue,
En respirant nos vies,
Mais les hommes bourrus
Se moquent d’être suivis.
Ils ne savent pas encore
Qui sont ces gens sans âge,
Qui entrent dans le décor,
Légers comme des nuages.
Ils échangent leur rage,
Leur violence chronique,
N’être que de passage
Les rends bien tyranniques.
Ils se croient seuls au monde,
Certains d’être les rois
Et leurs pensées profondes
Leurs éclatent le foie.
Ils s’entretuent souvent
Dans des guerres inutiles,
Crient gloire aux survivants,
Dans des discours futiles.
Ils construisent des murs
Mouillés de larmes de sang
Et faucheuse murmure,
Cela est réjouissant.
Ils sont venus d’ailleurs,
Peut-être du passé,
Loin d’être batailleurs,
Ils sont très effacés.
Les étranges gardiens,
Etrangers de l’histoire,
Sont chez l’homo sapiens,
Le reflet du miroir.
Et nos ambivalences
S’amusent de nos rires,
Des larmes, de nos errances…
Il nous faut bien mourir.
A chacun son gardien,
Son masque, son armure,
Vivre le quotidien,
En soleil ou froidure.
Ju’âne Pedro (octobre 2013)