Supérieur à la masse (audio)

Supérieur à la masse


Ecoute !!!

Je suis supérieur à la masse,

Au dessus de la populace,

Toujours à l’aise dans mes godasses.

Je suis volontaire, plein d’audace,

Aucun défaut dans ma cuirasse,

Ça déménage par où je passe.

Quand j’accorde un rapide regard, Il est tellement dédaigneux,

Que l’on baisse vite les yeux dare-dare,

Avec un air bien malheureux.

Si par miracle je daigne serrer

La pauvre main moite d’un gagne petit,

L’effort paraît tant m’ torturer

Que l’autre final’ment compatit.

Mon must appareil numérique,

Me prends très souvent en photo,

C’n’est pas que je sois narcissique,

 Mais j’aime regarder c’qui est beau.

J’envoie parfois quelques portraits

A de quelconques copines d’un soir,

 Ne doutant pas que mes attraits

Ne peuvent que les émouvoir.

Suis chef, rayon informatique, (Emploi qui ne me mérite pas),

Suis compétant et dynamique,

J’oublie souvent l’heure des repas.

J’écrase de mon autorité,

L’oreille vissée sur mon portable,

Mes bien dévoués subordonnés,

Qui m’aiment et me trouvent adorable.

Dans mon bel appart centre ville,

J’étale sans pudeur mes richesses,

De plus grâce à mon sex-appeal,

J’y accueille de nombreuses maîtresses.

Elles tombent fébril’ment à mes pieds,

M’adulent, me vénèrent comme un dieu,

Elles se battent pour pouvoir entrer,

M’abreuvent de propos élogieux.

Lors de cocktails un rien mondain,

Pédant, je parle littérature,

Sur un ton faussement badin,

J’étale mon immense culture.

Faut me voir avec mon smoking,

J’incarne la plus haute élégance,

Je suis le roi, I am the king,

 Autour de moi, on fait silence.

Avec ma rutilante jaguar,

Je bouscule les maigres cylindrées,

J’ôte de ma bouche un gros cigare

Pour leur dire des obscénités.

Pas question que la pâle roture

Précède l’aristocratie,

Les p’tits blaireaux et les faux durs,

Je les réduis à ma merci.

Quand je suis mort d’une mauvaise grippe,

J’ai touché l’auréole haut d’gamme,

Car même au ciel, faut qu’on s’équipe,

Pour que le cœur des dames s’enflamme.

Et sur mon nuage de coton,

J’observe avec beaucoup d’hauteur,

Les braves bipèdes, les pauvres cons

Qui se tuent vain'ment au labeur.

 

Jean-Pierre

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