Juin
Ne me parle plus de juin
Et d’odeurs de jasmin,
Ces tristes lieus communs.
Ne me parle plus de juin
Et de fleurs de lupin,
Laisse moi à mon chagrin.
Le printemps agonise
Et nous courrons tous deux,
Caressés par la brise,
Chiens fous et amoureux.
Sur le bord de l’asphalte,
Nous trottinons heureux
En rêvant d’une halte
Juste pour s’aimer un peu.
Ne me parle plus de juin
Et d’odeurs de jasmin,
Ces tristes lieus communs.
Ne me parle plus de juin
Et de fleurs de lupin,
Laisse moi à mon chagrin.
Et soudain elle s’envole
Dans un grand rire sonore,
Comme poussée par Eole,
Au loin elle s’évapore.
Je n’ai plus de courage,
Je suis trop épuisé,
Au hasard d’un virage,
La retrouve allongée.
Ne me parle plus de juin
Et d’odeurs de jasmin,
Ces tristes lieus communs.
Ne me parle plus de juin
Et de fleurs de lupin,
Laisse moi à mon chagrin.
Au bord de la chaussée,
Le regard dans le vide,
Elle semble m’ignorer
Et son teint est livide.
Le chauffard l’a cueillis
Sans attendre l’été
Et pour son corps sans vie
Le temps s’est arrêté.
Ne me parle plus de juin
Et d’odeurs de jasmin,
Ces tristes lieus communs.
Ne me parle plus de juin
Et de fleurs de lupin,
Laisse moi à mon chagrin.