Elle est venue
Elle est venue une fois encore
Nous rendre visite la faucheuse,
Elle est brutale et sans remord
Et glace les ambiances joyeuses.
Elle semble squatter l’atelier
Pour frapper suivant son humeur,
A intervalle régulier
Et nous plonger dans la stupeur.
Et c’est à nouveau la tristesse,
Avec une envie de s’enfuir,
La mort avec son palmarès,
S’affiche dans nos souvenirs.
Ils étaient bien souvent rieurs,
Tous ces compagnons de travail,
Et c’est vraiment un crève-cœur
D’assister à leurs funérailles.
Il fallait les voir à vingt ans,
Volontaires et tell’ment moqueurs,
Si loin de ce mal inquiétant
Qui joue trop souvent les vainqueurs,
Se baigner de futilité,
Avec l’insouciance pour drapeau,
Se draper d’imbécilité,
Pour mieux supporter le boulot.
Et oui aujourd’hui c’est ton tour,
De t’en aller discrètement,
Un putain d’voyage sans retour,
Avec son lot de boniments.
Tu nous laisses quelques outils,
Un grand vide offert aux regards…
On aim’rait croire au paradis,
Quand on sent venir le cafard.
Elle est venue une fois encore
Nous rendre visite la faucheuse,
Elle est brutale et sans remord
Et glace les ambiances joyeuses.
Elle semble squatter l’atelier
Pour frapper suivant son humeur,
A intervalle régulier
Et nous plonger dans la stupeur.