Silence
La radio hurle dès le matin,
Tintent les cloches des médias,
Dialogues avec son baratin,
Tintouins éphémères, charabia.
Nicodème ou hommes érudits
Dispensent leurs discours importants,
Tant qu’à faire connaître son avis,
Violentons les pauvres tympans.
Silence, oh oui silence,
Place à la nonchalance,
Silence, oh oui silence,
C’est si bon l’ignorance,
Silence oh oui silence,
Cela dit, sans offense.
C’est la mode du prêt à penser,
Céréales pour nos cerveaux,
Vociférateurs angoissés
S’épuisent en plombant le niveau.
Les peurs pulvérisent l’audimat,
Matraquage sans discontinuer,
Nuées d’infos pour les primates,
Matamores sans doute diminués.
Silence, oh oui silence,
Place à la nonchalance,
Silence, oh oui silence,
C’est si bon l’ignorance,
Silence oh oui silence,
Cela dit, sans offense.
Sur les ondes, « Je sais tout » s’activent,
Vive la sainte liberté,
Théories nuisibles survivent,
Vivaces et sans subtilités.
Et les mots d’hier n’ont plus cours,
Courroux s’éteint subitement,
Mensonges, vérité se savourent,
Vous réjouissant juste un moment.
Silence, oh oui silence,
Place à la nonchalance,
Silence, oh oui silence,
C’est si bon l’ignorance,
Silence oh oui silence,
Cela dit, sans offense.
La radio hurle dès le matin,
Tintent les cloches des médias,
Dialogues avec son baratin,
Tintouins éphémères, charabia.
Alors je retourne dormir,
Miraculé par les infos,
Faute d’une envie de gémir,
Mirettes closes, je fais dodo.
Silence, oh oui silence,
Place à la nonchalance,
Silence, oh oui silence,
C’est si bon l’ignorance,
Silence oh oui silence,
Cela dit, sans offense.
Ju'âne Pedro