Le croupion magique
Ce jouvenceau très romantique
Tombe amoureux de dame Elie
Qui lui préfère la musique,
Et se moque toujours de lui.
Le brave page un rien fauché,
Ses poches de pourpoint sont percées,
Ne peut donc éblouir sa belle
Avec un bijoux qu’étincèle
Il est si grand son désespoir
Que ses idées se peignent en noir,
Il en devient neurasthénique,
Cela est vraiment pathétique.
Un vieux singe échappé d’un cirque
Lui offre un beau croupion magique,
En forme de bague originale,
Ça restera dans les annales.
Le mignon surpris et méfiant
Se dit mais bon, sacré bon sang,
Qu’Elie ne portera jamais
Ce ravissant petit objet.
Pourtant le nigaud tente sa chance
Mais avec bien peu d’espérance
Et glisse l’anneau sur un des doigts
De la belle qui n’en revient pas.
Heureusement pour la mâchoire
Du coq fredouille bête comme un jar,
Qu'la fée Pout opportunément
Transforme le croupion en diamant.
Ils se marient et sont contents,
Ils élèvent vingt deux enfants,
Et le page est fait chevalier
Par le roi des ânes adoré.
Tout cela grâce au beau croupion
D’un vieux singe, selon sa version,
L’histoire est p’tète imaginaire,
Mais elle me plait, tra la la lère.
Jean-Pierre, poète du moyen âge !
