Soixante sept ans
A soixante sept ans
Tu travailles encore,
T’as plus toutes tes dents,
Mais c’est sans remord
Que l’ami Fillon
Et ses p’tits copains
T’prennent pour un couillon,
Ah c’est inhumain.
Basta la retraite,
Vive le boulot,
L’usine à perpète,
Pour les braves prolos,
Devant ta machine,
Tu es plus heureux
Qu’à boire d’la bibine
Au bistro mon vieux.
Si tu casses ta pipe
Dans l’bel atelier,
Tu s’ras un brave type,
En plus décoré
A titre posthume
Pour service rendu,
Sois sans amertume,
Bosseur assidu.
Cotise mon gars,
De vingt à cent ans,
Tu seras moins gras,
C’est bon pour le sang,
L’inactivité
Génère le vice,
Préserve ta santé,
C’est tout bénéfice.
Toi mort pour la France
Et ses caisses de r’traite,
Les saines finances
Seront à la fête
Et les feux follets
Du p’tit cimetière
Te salue, benêt,
D’un peu de lumière.
A soixante sept ans
Tu travailles encore,
T’as plus toutes tes dents,
Mais c’est sans remord
Que l’ami Fillon
Et ses p’tits copains
T’prennent pour un couillon,
Ah c’est inhumain.
Hihan !