Horse story
Didier, roi des Lombards, chevauchant blanc pégase,
Marche, trotte et galope quasiment en extase
Dans la vaste campagne verdoyante et boisée
Avec pour seul témoin les lapins médusés.
Il est beau à cheval, nez et cheveux au vent,
Il respire les parfums et l’air lui fouette le sang.
Il ép’ronne sa monture qui se cabre, majestueuse,
Frappant de ses sabots la terre un peu boueuse.
Il trotte et il galope, les sabots font floc, floc,
Il se voit chevalier armé d’un grand estoc,
Pourchassant l’ennemi ou misérables brigands
Pareil à Don Quichotte chargeant moulin à vent.
Il se rêve Ben Hur conduisant son sulky
Et se voit dans l’arène longuement applaudi.
Ni les branches, ni les haies, ni la rivière profonde
N’arrêtent ce cavalier, sans doute l’meilleur au monde.
Et comme une comète ou une flèche d’arbalète,
Il fonce et fonce encore, effrayant une belette.
Il se réveille soudain sur son petit chariot,
Fatigué et très las de déplacer ses pots.
Les gros cubes orangés qu’il promène gentiment,
Il doit bien se l’avouer, l’ennuient profondément.
Alors, il se rendort et replonge dans ses rêves
En attendant que la journée s’achève.
Jean-Pierre Georget