L’ ESPAGNOL!
Si je vous conte l’histoire de mon pote l’espagnol,
Promettez de ne la répéter à personne,
Sinon il risque de me coller une grosse torgnole,
D’autant que la chanson est un p’tit poil friponne.
Par une matinée fraîche d’un quelconque mois de mars,
Le bel hidalgo armé de sa canne à pêche,
N’a toujours pas ferré la moindre truite hélas,
Il en est contrarié et a la mine revêche.
Sur le ch’min de halage passe une bicyclette,
Chevauchée par une jolie fille souriante,
Qui, en voyant l’Pablo fait tinter sa sonnette,
En lui décochant une œillade aguichante.
Aussitôt le beau gosse laisse tomber les truites,
Pour aller courtiser la sirène des rivières,
Et des paroles tendres longuement il débite,
Soudain interrompu par un coup de tonnerre.
Un nuage noir complice, malicieusement,
Envoie sans un regret une pluie diluvienne,
Qui oblige aussitôt les malheureux jeunes gens
A s’abriter très vite sous la voûte d’un vieux chêne.
Trempé, dégoulinant, le minot s’déshabille,
Puis demande à la belle s’il garde son cal’çon,
Qui devant le spectacle a l’œil qui s’écarquille,
Et finit par répondre d’un signe de tête que non.
La fine fleur des prairies à son tour se met nue
En tremblant comme une feuille, rafraîchie par la brise,
Mais l’ torride espagnol dans ses bras s’évertue
A bien la réchauffer en la couvrant de bises.
Et l’objet pas peu ferme qui encore les sépare,
Elle le met à l’abri de toutes intempéries,
Puis les voilà partis, ils larguent les amarres,
Et résultat des courses, quatre adorables petits.
Voilà j’vous ai conté l’histoire de l’espagnol,
Promettez de ne la répéter à personne,
Sinon il risque de me coller une grosse torgnole,
D’autant que la chanson est un p’tit poil friponne.
Jean-Pierre