Pauvre Johnny !
Ah que la vie est dure pour le pauvre chanteur riche ,
Obligé de s’enfuir dans une Suisse sauvage ,
Ah que la vie est dure , même Sarko en pleurniche ,
Faut dire que s’exiler , c’est pénible à son âge.
Dans un chalet rustique au confort très spartiate ,
Notre idole nationale devra vivre six mois ,
Tout ça à cause d’une fiscalité scélérate ,
Dans le pays , partout , le peuple est en émoi.
Et pendant c’temps là ,
Au restos du cœur ,
On mange riche et gras ,
En chantant en chœur !
Ah que tous ces sans grades , gagne petit , miséreux ,
Privilégiés du percepteur , non imposable ,
Qui font la gueule pourtant , oui ah qu’ils sont heureux ,
Ils n’ont jamais à craindre le tiers si redoutable.
Alors , dans leur misère , ils peuvent rester chez eux ,
Choyés , bichonnés par la solidarité ,
Pendant que le chanteur victime de l’odieux
Racket républicain , s’évade , épouvanté.
Et pendant c’temps là ,
Au restos du cœur ,
On mange riche et gras ,
En chantant en chœur !
Prolétaires à la chaîne , smicards , fauchés chroniques ,
N’allez point demander la moindre augmentation ,
A votre gentil patron , sinon , il vous les pique
Vos sous le percepteur , et adieu la nation.
Allons sauvons Johnny des griffes de l’Harpagon ,
N’ach’tons plus ses CD , boycottons ses concerts ,
Alors , ruiné , déchu , quasiment sans pognon ,
Il rentrera chez nous , clochardisé , mais fier .
Et alors voilà ,
Au restos du cœur ,
Tous on chantera
Notre brave rocker.
Jean-Pierre