Donne moi le la De cette chanson, Tralalalala Suis-je dans le ton ? Donne moi le la De cette chanson Tralalalala Rontaine mironton !
Des mots bien sirupeux Chantent les amoureux Tout en sucre et guimauve. Le bonheur d’être heureux, L’enlacement fiévreux Et s’aimer comme des fauves. Des voix fortes et puissantes Vomissent une goualante Tout en larmes synthétiques. Une soirée captivante, Tellement émouvante, La foule est hystérique.
Et la petite chanson Suggère un autre ton Tout parfumé de rire Sans se faire obéir.
Des mots bien volontaires Dénoncent la misère, Les yeux sur l’audimat. On conte son calvaire Sa petite vie précaire En pudeur délicate. Les mots pleurent sur commande, Quelle pathétique offrande Le moment d’émotion. Curiosité gourmande, Pitié de contrebande Et fausse compassion.
Et la petite chanson Réclame un autre ton Tout parfumé de rire Sans se faire obéir.
Des mots en amalgame Chassent le moindre drame Le nez dans le sordide. Les sentiments s’enflamment, La société se pâme, Puis redevient placide. Et les mots politiques Fatiguent la république En brassant beaucoup d’air. Discours mélancolique A filer la colique Aux électeurs vénères.
Et la petite chanson Exige un autre ton Tout parfumé de rire Et se fait obéir.
Les mots enfin délirent Et gomment les soupirs Quel plaisir d’être en vie. La planète n’est que rire, Le bonheur elle respire, Les Martiens nous envient. Par ce grand tintamarre De folie, de guitares Le public est séduit. Le rose maquille le noir, C’est la fin de l’histoire, Et la salle applaudit !
Donne moi le la De cette chanson, Tralalalala Suis-je dans le ton ? Donne moi le la De cette chanson Tralalalala Rontaine mironton !