Faîtes vos vœux !
C’est parti, faîtes vos vœux,
Envoyez la roulette,
Sincères ou bien mielleux,
Une large palette.
Que le monde s’embrasse
Dans une folie d’amour,
Que les humains s’enlacent
Sans trompette ni tambour.
Faîtes vos vœux messieurs dames,
Attention, rien n’va plus,
Faîtes vos vœux messieurs dames
Et n’y revenez plus.
Je rêve d’un président
Qui sauve la planète,
Actif et trépidant
En agitant la tête.
Je rêve de Carla
Murmurant mes chansons,
Dans sa belle villa,
Ah mon Dieu quel frisson.
Faîtes vos vœux messieurs dames,
Attention, rien n’va plus,
Faîtes vos vœux messieurs dames
Et n’y revenez plus.
Je rêve de Ségolène
Riant avec Martine,
Pour oublier les haines
Et devenir copines.
Je rêve d’un avenir
En rose pour le parti,
Pour enfin réussir
A contrer Sarkozy.
Faîtes vos vœux messieurs dames,
Attention, rien n’va plus,
Faîtes vos vœux messieurs dames
Et n’y revenez plus.
Je rêve de banquiers
Honteux et regrettant
D’avoir foutu l’merdier
Dans le monde de l’argent.
Je rêve que nos usines
Résistent à la tempête,
Afin qu’les gueux turbinent
Toujours plus, comme des bêtes.
Faîtes vos vœux messieurs dames,
Attention, rien n’va plus,
Faîtes vos vœux messieurs dames
Et n’y revenez plus.
Je rêve que la vie chère
Invite l’indigent
A faire bonne chère
Dans de grands restaurants.
Je rêve que le froid
Ne tue plus dans la rue,
Que Champagne et foie gras
Partout se distribuent.
Faîtes vos vœux messieurs dames,
Attention, rien n’va plus,
Faîtes vos vœux messieurs dames
Et n’y revenez plus.
Je rêve que les guerres
Soient rayées de la carte
D’un geste autoritaire,
En signant une charte.
Défense, danger de mort,
De jouer aux soldats
Et que le monde arbore
Un seul drapeau, voilà.
Faîtes vos vœux messieurs dames,
Attention, rien n’va plus,
Faîtes vos vœux messieurs dames
Et n’y revenez plus.
Si c’n’est pas interdit
De rêver dans les nues,
Tenez-vous le pour dit,
Gare aux déconvenues.
Flottent tous ces vœux pieux
Offerts au nouvel an,
Par nos pères, nos aïeux,
Dans la fange du temps.
Faîtes vos vœux messieurs dames,
Attention, rien n’va plus,
Faîtes vos vœux messieurs dames
Et n’y revenez plus.
Ju’âne Pedro