Le sperme miraculeux
(D’après une idée d’un gars du taf.)
Une dame plus blette que mûre,
Hanches fragiles, fesses déclinantes,
Promène son corps le long d’un mur,
Tout en démarche nonchalante.
Un petit jeune un rien nerveux,
Frappe un adversaire invisible,
Tiens prend ça maudite tête de nœud,
Je suis l’meilleur, j’suis invincible.
Pardonnez-moi gentil boxeur,
L’interpelle l’antiquité,
Mon Dieu je suis fragile du cœur
Et mes jours hélas sont comptés.
Soyez bon, gentil banlieusard,
Avant que je casse ma pipe,
Si vous m’offriez votre dard,
Vous seriez vraiment un chic type.
Le garçon hésite un moment,
Surmonte sa saine répulsion,
Puis offre à une bouche sans dent,
Son vit sans la moindre passion.
Une langue violette et râpeuse,
S’acharne sur le pauvre gland,
La vieille s’agite, elle est heureuse
D’avaler le sperme goulûment.
Ô miracle, sainte Providence,
L’ vieux truc se lève soudainement
Pour entamer un pas de danse,
Sous les yeux d’son furtif amant.
La semence régénératrice
A transformé le souvenir
En une star, une belle actrice
Qui habille les bites en menhir.
Effrayé par ce sortilège,
Notre héros s’enfuit en courant,
Craignant de tomber dans un piège
Tendu par le vilain Satan.
Puis il se dit qu’son jus de pine,
Aux vertus vraiment incroyables
Lui évit’ra une vie d’usine,
Avec salaires franch’ment minables.
Les plus pointus de nos chercheurs,
Intrigués, se creusent la tête,
D’autant que le brave boxeur
Rajeunit les maisons d’retraite.
Il guérit moult maladies,
Avec son instrument magique,
Elles se l’arrachent, les vieilles Ladys,
A l’épuiser d’façon tragique.
Pour éviter une mort à terme,
Au pauv’e braquemart héroïque,
Il faut synthétiser le sperme,
C’est le boulot des scientifiques.
A partir d’un échantillon,
Ils en ont fabriqué des tonnes,
Plus besoin donc de l’aiguillon
Tant fatigué par les gloutonnes.
Et déjà on le trouve en poudre,
Dans tous les magasins de France,
Et les acheteurs d’en découdre
Pour quelques grammes de semence.
Désormais garnis en pécunes,
Notre héros au sperme magique
Se fait sucer au clair de lune,
Par des belles aux tétins lubriques.
L’affaire du sperme miraculeux
Interpelle le Vatican,
Qui en voit un signe de Dieu
Et un bras d’honneur à Satan.
On canonise le brave garçon,
A grand renfort d’bonne eau bénite,
Un hommage à ce polisson
Et aussi bien sûr à son vit.
Il se lance dans la politique,
Histoire de s’occuper un peu,
Président de la république,
Un taf qui le rendra heureux.
Malgré ou grâce à son jeune âge,
Au premier tour des élections,
Il remporte tous les suffrages,
Le peuple tombe en génuflexion.
Comme ses vieux prédécesseurs,
A peine élu à l’Elysée,
Il oublie ses promesses, d’ailleurs
Les français aiment se faire baiser.
A cause de son sperme salvateur,
Aucun électeur ne renâcle,
Socialistes et conservateurs,
Unanimes, le portent au pinacle.
On pulvérise sur la planète,
Un nuage de sperme magique,
Faut reconnaître, soyons honnêtes,
L’humanité d’vient angélique.
Plus de guerre et plus de souffrance,
Les marchands d’armes tombent en faillite,
C’est le big bonheur à outrance,
Grâce à un vit, grâce à un vit.
Il n’existe plus de maladie,
La faucheuse est morte à son tour,
La terre est un vrai paradis,
On chante l’amour rien que l’amour.
Cupidon a pris le pouvoir,
Chassant l’infâme et vieux Chronos,
On chante l’amour matin et soir,
On fait la noce, on fait la noce !
Un petit jeune un rien nerveux,
A sauvé notre humanité
Grâce un geste généreux
A l’encontre d’une antiquité.
Comme quoi la philanthropie
N’est pas inutile en c’bas monde,
Saluons la sainte utopie
Et écrasons la bête immonde.
Ju’âne Pedro chut…