Théâtre
Nouveau théâtre de Laval
Ce n’est pas une sinécure
Que de baptiser le théâtre,
Quelle fatigue ç’la procure,
Mais bon il faut être opiniâtre.
Allons, frappons notre clavier
A grands coups d’index énergiques,
Tous les citoyens sont conviés
A faire leur devoir civique.
Le théâtre de l’impatience
De recevoir un patronyme,
Le théâtre de la fierté
Avec sa façade sublime.
Le théâtre des files d’attente,
Quand la pièce est médiatisée,
Le théâtre folie pédante,
Quand public est anesthésié.
Tiens théâtre de m’sieu Molière
Qui fait son petit cinéma,
Cela te rend un peu vénère,
Mais il faut bien vivre ma foi.
Théâtre alors quel nom veux-tu,
Tu es tellement susceptible,
Théâtre de sainte vertu
Théâtre amer et irascible.
Théâtre du temps qu’il va faire,
Théâtre du réchauffement,
Théâtre de nos p’tites affaires,
Le théâtre des boniments.
Le théâtre des élections,
Avec reprise dans cinq ans
Et la même distribution,
Entrez vite, c’est trop marrant.
Théâtre de notre fatigue,
A continuer ce chemin,
Parcours mi raisin et mi figue,
En ignorant le lendemain.
Le théâtre éteint ses lumières,
Le silence devient oppressant,
Le théâtre de la dernière,
Puis le théâtre inexistant.
Ce n’est pas une sinécure
Que de baptiser le théâtre,
Quelle fatigue ç’la procure,
Mais bon il faut être opiniâtre.
Allons, frappons notre clavier
A grands coups d’index énergiques,
Tous les citoyens sont conviés
A faire leur devoir civique.
Jean-Pierre Georget