Madame la ministre de l’écologie rend par décret les extensions d’élevages industriels plus faciles.
Bon appétit !!!
Sont pas bons mes poulets ???
C’est un p’tit poulailler de quatre vingt dix mètres
Où le brave volatile y coule des jours heureux,
Tout est bien sûr fait pour assurer son bien-être,
L’éleveur avec lui est vraiment généreux.
Bien abrité du froid sous des tôles ondulées,
Le doux gallinacé ne craint pas les bronchites,
A douze au mètre carré, on n’ peut que rigoler
En jouant à celui qui grandit le plus vite.
A l’abri du soleil, l’est peut-être un peu pâle
Et pas très résistant aux cruelles maladies,
De bons antibiotiques pour prévenir le mal
Et les méchants microbes sont tous anéantis.
Pas de souci d’ croissance avec l’activateur,
Même si ses os fragiles supportent mal son poids,
Même s’il grossit plus vite que ses poumons, son cœur,
Même s’il n’est qu’un objet bien loin du premier choix .
Et s’il a survécu, au bout de quarante jours,
Une grosse main douce mais ferme, le saisit par une patte,
Lui disloque le fémur, quelle panique tout autour,
Puis l’enferme, stressé, dans une bien triste boîte.
Du camion surchargé, il regarde la campagne,
Quelques cousins lointains picorent dans l’herbe folle,
Il quitte sans regret le trop sinistre bagne,
Ce si dur et impitoyable monde agricole.
La tête en bas sur une grande chaîne automatique,
Il semble indifférent à son terrible sort,
Encore vivant malgré le couteau électrique,
Il meurt dans l’eau bouillante qui va plumer son corps.
Et quelque temps plus tard, il trône sur un beau plat,
Se vengeant malgré lui d’la cruauté des hommes
Qui avale goulûment ce mets si délicat
Espérons dépourvu de ces maudits hormones.