Vertes années.

Vertes années.

De mes vertes années
Je me ramentevois,
Toutes les dulcinées
Qui me mirent en joie,
Certes en ses temps jadis,
J’étais un coquardeau,
Savourant les délices
Interdits, au bordeau.

J’avais la bonne usance
De ces sottes caillettes,
Paillardant à outrance,
Le guilleri en fête
Et c’est à rebelute
Que je quittais ce lieu,
Moi le muguet en rut
Au cœur tendre et joyeux.

De vilains chattemites,
Mitouards de bénitiers,
Ne trouvant pour leur vit,
Point chaussures à leurs pieds,
Avaient grand appétit
Pour nos belles folieuses
Aux tétins raffermis,
A la lèvre savoureuse.

Elles nous gelaient le bec,
S’esbouffant d’une saillie,
Le gosier jamais sec,
Les gouges ouvraient leur lit
Contre quelques pécunes
Aux gautiers solitaires,
Qui à défaut de lune
S’offraient une éphémère.

De mes vertes années
Je me ramentevois,
Toutes les dulcinées
Qui me mirent en joie,
Certes en ses temps jadis,
J’étais un coquardeau,
Savourant les délices
Interdits, au bordeau.

Ju’âne Pedro

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