Pentecôte
C’est avec grand plaisir, ô vénéré ministre
Que j’offre de bon cœur ce jour de Pentecôte
Et je n’aurai bien sûr pas du tout l’âme sinistre,
En allant travailler au lieu d’être sur la côte.
Vous pouvez compter sur mon extrême dévouement,
N’hésitez pas encore à faire appel à moi,
Je répondrai toujours présent évidemment,
Quelque soit le moment et quelque soit le mois.
Nous les joyeux prolos,
On n’est pas des fainéants,
On aime le boulot,
Vive le gouvernement !
Un lourd déficit rend notre pays patraque,
S’il vous faut de l’argent pour le réduire un peu,
Prenez donc monsieur mon meilleur lundi de Pâques,
Vous l’offre gracieusement sans discours sirupeux.
Pour guérir la sécu de son budget bancal,
Voici mon premier mai avec brin de muguet,
Ne me remerciez pas, ce geste est amical,
Moi quand je rends service, comme un pinson, suis gai.
Nous les joyeux prolos,
On n’est pas des fainéants,
On aime le boulot,
Vive le gouvernement !
Un terne appartement qu’il faut bien agrandir,
Afin d’éviter toutes mesquines contestations,
Payez donc les travaux sans qu’on ait à redire
En vous appropriant mon pont de l’ascension.
Un petit porte-avions, un joli sous-marin,
Nécessite d’importants fonds qu’il faut bien trouver,
Alors afin d’éviter d’importants emprunts,
De mon quatorze juillet, il ne faut vous priver.
Nous les joyeux prolos,
On n’est pas des fainéants,
On aime le boulot,
Vive le gouvernement !
Pour satisfaire enfin les revendications,
Ne vous enfermez pas dans de stériles querelles,
Accordez sans regret de belles augmentations
Et cueillez au passage ma journée de Noël.
Il faut je vous l’accorde financer les retraites,
Ne vous inquiétez pas, ne pas désespérer,
Une solution toute simple sans la moindre prise de tête,
Je vous offre monsieur, ma mort prématurée.
Nous les joyeux prolos,
On n’est pas des fainéants,
On aime le boulot,
Vive le gouvernement !