Qu’il est bon...

 

Qu'il est bon...   

   

Qu’il est bon de n’être plus rien
Qu’un souvenir pour l’entourage,
Qu’il est bon de n’être plus rien
Qu’une simple et banale image.
Le fleuve charrie les destins,
Entre les berges de l’ennui,
France d’en bas ou bien gratin,
Le temps passe et puis vient la nuit.

Teinté de rire, de gravité,
Suivant leur humeur du moment,
Petites gens ou sommités
Se débrouillent avec leurs tourments.

La futilité de passage,
Essaie de jouer l’importante,
Avec discours violents ou sages,
Avec diatribes assourdissantes.

Les « Je sais tout » partent en guerre,
En jonglant avec l’émotion,
La peur s’installe, on vocifère
Sans la moindre des précautions.

Envoyez donc les certitudes,
Les « Moi je » sauverai le monde,
Si pour certains la vie est rude,
Pour d’autres elle est vraiment gironde.

De se gaver jusqu’à plus soif,
La misère n’est pas pour l’élite,
De poser pour les photographes,
En pleurant France, t’es en faillite.

Et ce putain de RSA
Qui vous démolit les finances,
Avec les pauvres qui font du gras,
En masquant leur désespérance.

Monsieur Loyal crie les infos
Dans un concert de scoops d’enfer,
Que tout cela soit vrai ou faux,
On s’en moque, vive les affaires.

Tempête dans un verre de fiel,
Les justiciers pointent du doigt
Quelques joyeuses mères maqu’relles,
Qui clament au peuple leur bonne foi.

Au suivant comme disait Brel,
J’ai un dossier bien en béton,
A faire vomir une poubelle,
A vous faire sauter au plafond.

Pendant ce temps dans nos usines,
On bosse, on rit, on meurt aussi,
En se foutant des parties fines
Des bonnes élites du pays.

Qu’il est bon de n’être plus rien
Qu’un souvenir pour l’entourage,
Qu’il est bon de n’être plus rien
Qu’une simple et banale image.
Le fleuve charrie les destins,
Entre les berges de l’ennui,
France d’en bas ou bien gratin,
Le temps passe et puis vient la nuit.


Ju’âne Pedro

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