Electeur !

Electeur !

 

J’suis dégoûté,

J’vais plus voter,

Les politiques

Sont tous pourris !

J’suis fatigué,

D’me déplacer,

J’te fais la nique,

Démocratie !

 

Océane Lestilo,

Présidente du Fond du futal,

Est élue Présidente de la paix publique !

 

Florian Faipopo,

Premier Patriste du gouvernement,

Obtient la majorité absolue à l’assemblée !

 

C’est bien fait pour toi pauvre pomme, pauvre pomme,

Au lieu d’rester chez toi, faire un somme, faire un somme,

Tu n’avais qu’à voter, tu n’avais qu’à voter !

C’est bien fait pour toi, arrête de pleurnicher,

De l’urne sacrée, tu t’es détaché,

Tu n’avais qu’à voter, tu n’avais qu’à voter !

 

Un voile d’anxiété se pose sur le pays,

La noirceur se précise, tremble tremble, l’ami,

Qu’allons-nous devenir, nous frêles électeurs ?

Qu’allons-nous devenir ? Ah mon Dieu quel malheur !

 

Marianne se fige, devant l’adversité,

Le ciel amène son lot de nuages bien sombres,

A une guerre civile, allons-nous assister ?

La précieuse lumière cède la place à l’ombre !

 

Du musée des horreurs, on sort la guillotine,

Pour trancher les terreurs, coquins  ou bien coquines.

Les barbelés entourent notre si douce France,

La jeunesse bohème en oublie l’espérance.

 

On revisite l’histoire, pour mieux la posséder,

On glorifie les mythes, à grands coups de truelles,

Les décideurs d’antan devront tous s’amender,

Sinon ils finiront tous dans les mines de sel !

 

Evitant le tranchoir, les anciens présidents,

S’exilent en Angleterre et jouent les résistants.

Anicet Paskidi et François Paysbas,

Désormais sont unis dans un même combat.

 

Les médias sont taiseux, la presse est muselée,

La liberté d’penser n’ose plus se chanter,

Internet est truffé de délateurs zélés,

Avoir le verbe haut peut nuire à ta santé.

 

On entasse en prison, les délits d’opinions,

On interdit partout la moindre réunion,

La justice implacable traque les opposants,

Que de bons citoyens dénoncent gentiment.

 

Dans les bibliothèques, des livres disparaissent,

Afin d’alimenter les chaudières collectives,

L’école de la nation formate la jeunesse,

Pour mieux la protéger  des idées subversives !

 

Les déficits se creusent, la faute aux immigrés,

Il faut les renvoyer, de force ou bien de gré,

L’immaculée blancheur doit dominer l’pays,

Nadine Soprano, à la télé l’a dit.

 

Pour inverser la courbe de ce maudit chômage,

On fusille à l’eau tiède les braves  inactifs,

On les pointe du doigt et pire, on met en cage,

L’indigence sociale si elle se rebiffe !

 

On licencie l’euro et on quitte l’Europe,

Accusée sans vergogne, d’être une belle salope.

Le petit Franc s’excite puis fond comme la neige

Et le pouvoir d’achat partout se désagrège.

 

Le trou de la sécu nous explose à la gueule,

On laisse mourir les vieux par manque de moyen,

La peste bubonique, si terrifiante aïeule,

Rallume des foyers, tuant hommes et chiens.

 

La sainte préférence nationale est votée,

Tant-pis si les bonnes âmes font mine de protester,   

Le citoyen de souche doit-être prioritaire,

A l’école, à l’usine et même au cimetière !

 

Mais  le chaos partout est loin d’être vaincu,

La peur de la milice s’installe dans nos vies,

Et l’homme désormais, forcément, ne rit plus,

Laissant sa joie de vivre, périr sur le parvis.

 

L’exportation patine et l’entreprise meurt,

Vois-tu sur le pavé les détresses en pleurs ?

Les restaurants du cœur ne désemplissent plus,

On est prêt à se battre pour un petit surplus.

 

Notre drame de patrie s’étiole comme une fleur,

Misérables sans dent, mendient dans les quartiers, 

Comme des loups hargneux, en quête de bienfaiteur,

Offrent leur liberté, contre un peu de pitié.

 

Et l’état de nuisance devient institution,

Adieu l’état de droit et vive l’arbitraire

Qui entrouvre la porte à ces persécutions

Qui s’affichaient jadis de bien sombre manière.

 

Ce triste cauchemar, je l’ai vécu cette  nuit

Et je l’avoue sans honte, une nuit me suffit.

La leçon a porté, je connais mon devoir,

Je n’attends donc plus rien des sinistres grand-soir !

 

C’est décidé,

Je vais voter,

Les politiques,

Sont mes amis !

C’est décidé,

Je vais voter,

ô idyllique

Démocratie !

 

François Paysbas,

Président sortant,

Est réélu !

 

Entre nous, quelle merdre ubuesque, mais bon…

 

 

 

 

 

                                      Ju’âne Pedro

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