Monique

Monique

 

Elle habite au cinquième de ma cage d’escalier,

Je ne te cache pas qu’elle est bien folle à lier,

Son sourire sardonique, son regard effrayant

Me glacent l’intestin qui se lâche en hurlant.

 

Malheur à nous voisins de l’avoir pour voisine,

Elle nous persécute la vilaine coquine.

Elle est mauvaise de fond et dit du mal de nous,

Pourtant nous sommes toujours gentils, à ses genoux.

 

Sa chevelure de feu, sa canne vengeresse

Peuplent de cauchemars nos nuits noires en détresse.

Pour mieux la supporter on se noie dans l’alcool,

Avoue quand même l’ami, qu’on n’a vraiment pas d’bol.

 

Elle vide nos frigos d’un appétit féroce

En grignotant gigot quasiment jusqu’à l’os.

Elle boit nos meilleurs vins sans le moindre merci,

Engloutit nos gâteaux, même les plus réussis.

 

Elle passe ses journées à bien nous diffamer,

Faut dire qu’elle nous met noir, plus noir que la fumée.

Invente facéties et blagues téléphoniques,

Ce qui provoque chez nous une glaçante panique.

 

Si tu la croises en ville, change vite de trottoir,

Afin de t’éviter des problèmes de mâchoire.

La prudence est de mise avec notre voisine,

Surtout quand elle a pris un rail de cocaïne.

 

Si tu veux habiter dans notre résidence,

Il te faudra l’ami une bonne assurance,

Je te le dis tout net, te voilà prévenu,

Tu risques fortement de finir dans les nues.

 

Elle habite au cinquième de ma cage d’escalier,

Je ne te cache pas qu’elle est bien folle à lier,

Son sourire sardonique, son regard effrayant

Me glacent l’intestin qui se lâche en hurlant.

 

Ju’âne Pedro, novembre 2023