La bombe à neutrons sélective 3

(Sur une idée de Bernard)  

 

Les rues sont vides dans la ville,

Pas le moindre humain à flâner,

Tous les bipèdes ont disparu,

La planète semble soulagée.

Les hommes l’avaient rendue fragile,

Elle se devinait condamnée

Et détestait ces malotrus

Qui n’pensaient qu’à la saccager.

 

Les animaux enfin tranquilles,

Débarrassés des êtres humains,

Vivent leur vie sans prise de tête,

Dans une paix universelle.

Excepté des querelles futiles,

Vites oubliées le lendemain,

Ils sont heureux et font la fête,

S’inquiétant juste pour leur gamelle.

 

Et les animaux d’applaudir :

 

Bravo Bernard,

Notre sauveur,

Chantons ta gloire,

Chantons ta gloire !

Bravo Bernard,

Notre sauveur,

Chantons ta gloire,

Matin et soir !

 

Quelques années auparavant,

Un inventeur phénoménal,

Dans un coin à l’abri du vent,

Construit une bombe infernale.

Ce garçon à l’allure paisible,

A la démarche sautillante,

Prépare un avenir horrible

Pour l’humanité flamboyante.

 

Sa bombe à neutrons sélective,

Certes diabolique, mais pratique,

A peine plus grosse qu’une endive,

Est un bijou d’électronique.

Grâce à un logiciel banal,

Elle ne tue qu’ les gens qu’on n’aime pas,

Avouez que c’est original,

Ça peut rendre des services sympas.

 

Et les auditeurs de douter :

 

C’est des bobards,

Sacré menteur,

Des racontars,

Des racontars !

C’est des bobards,

Sacré menteur,

Des racontars

D’un vieux pochard !

 

Un grisonnant très agité,

Qui se prend pour Victor Hugo,

Par Bernard se fait sulfater

Et s'écroule raide sur le dos.

Un geste, un regard qui irritent,

Le prédateur foudroie ses proies,

Un nombre croissant d’morts subites,

Remplit tout le quartier d’effroi.

 

Après quelques tests concluants,

Notre héros ne cache pas sa joie,

Il traîne dans la ville en tuant,

Tous les vilains qu’il n’aime pas.

Le pauvre maire en plein discours

Avale son bull'tin de naissance,

Notre impôt local est si lourd,

Qu'il mérite bien cette vengeance.

 

Les citadins tétanisés :

 

Gare au Bernard,

Le monde a peur,

Un cauchemar,

Un cauchemar !

Gare au Bernard,

Le monde a peur,

Un cauchemar

De roman noir !

 

Pour se faire un peu d’argent d’poche,

Le coquin vend à un chinois,

Ses brevets, attitude très moche,

Que nous dénonçons tous ma foi.

La bombe fabriquée en série

Est vendue dans le monde entier,

Chacun se cherche un ennemi,

On ne sait plus à qui se fier.

 

Comme les hommes ne s’aiment pas,

Ils s’entretuent allègrement,

Si un intrus squatte leurs draps,

C’est le grand sommeil, carrément.

Les animaux sont à la fête,

Y’a presque plus d’humain sur terre,

Ils sont les rois de la planète,

Pour eux, terminé les galères.

 

Les animaux reconnaissants :

 

Grâce à Bernard,

Sacré farceur,

On est peinard,

On est peinard !

Grâce à Bernard,

Sacré farceur,

On est peinard

Matin et soir !

 

Les rues sont vides dans la ville,

Pas le moindre humain à flâner,

Tous les bipèdes ont disparu,

La planète semble soulagée.

Les hommes l’avaient rendue fragile,

Elle se devinait condamnée

Et détestait ces malotrus

Qui n’ pensaient qu’à la saccager.

 

Une soucoupe étincelante

Atterrit tout près de la ville,

Des êtres verts pomme granit

L’évacuent, armés pour la guerre.

Une invasion très inquiétante,

Les martiens paraissent très hostiles,

Adieu belle et douce harmonie,

Entre les hôtes de la terre.

 

Les animaux de supplier :

 

Reviens Bernard,

Notre sauveur,

Sus aux barbares,

Sus aux barbares !

Reviens Bernard,

Notre sauveur,

Sus aux barbares

Matin et soir !

 

Ju'âne Pedro

 

 

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