SA PETITE HISTOIRE
Chacun écrit sa p’tite chanson
Jouant les donneurs de leçon,
Chacun écrit son p’tit poème
Jouant les grands rêveurs bohèmes
A l’affût du moindre tourment
En contemplant le firmament.
Pourtant ces propos convenus
Très vite s’envolent dans les nues,
S’évaporent dans l’insignifiance
De notre propre suffisance…
A force de s’admirer l’nombril,
On attrape un torticolis.
Chacun raconte sa p’tite histoire,
En ennuyant son auditoire,
Chacun raconte son p’tit roman
Que l’autre écoute patiemment
Le regard plein de compassion
Pour cette importante confession.
Pourtant ces propos convenus
Très vite s’envolent dans les nues,
S’évaporent dans l’insignifiance
De notre propre suffisance…
A force de s’admirer l’nombril,
On attrappe un torticolis.
Chacun se raconte une histoire
En faisant semblant de se croire,
Chacun se ressasse ses malheurs,
Pour tourner le dos au bonheur,
Et donner à son frais visage
Les rides creuses et cernes d’un autre âge.
Pourtant ces propos convenus
Très vite s’envolent dans les nues,
S’évaporent dans l’insignifiance
De notre propre suffisance…
A force de s’admirer l’nombril,
On attrappe un torticolis.
Et moi j’écris ma p’tite chanson
Jouant les donneurs de leçon,
Et moi j’écris mon p’tit poème
Jouant les grands rêveurs bohèmes
A l’affût du moindre tourment
En contemplant le firmament.
Pourtant mes propos convenus
Très vite s’envolent dans les nues,
S’évaporent dans l’insignifiance
Bien sur de ma propre suffisance…
A force de m’admirer l’nombril,
J’me suis fais un torticolis.
Jean-Pierre Georget :22: