Où vas- tu te nicher bellissime poésie,
Toi qui enchante les oreilles des érudits,
Ou vas- tu te nicher gracieux alexandrin,
Dans la fange, le ténia et le caca boudin ?
Partout on les redoute
Les abominables prouts
Ils vous mettent en déroute,
Leurs vapeurs vous dégouttent,
Partout on les redoute
Les abominables prouts
Ils vous mettent en déroute
Ou même pire knock-out !!!
Parfumeurs de renoms, Chanel tous numéros,
Vous n’êtes pas en mesure de vaincre ce fléau,
Et devant les assauts des odeurs écoeurantes,
Vous sonnez une retraite vraiment déshonorante.
Vous les maudits despotes, les terribles dictateurs
Avides d’armes fatales pour propager la peur,
Rêvez de recruter ces instruments puants
Pour combattrent sans merci vos farouches opposants.
A chacun ses talents et ses dispositions,
Il faut bien reconnaître certains prouts d’exception,
Les pets très naturels, en aucun cas chimiques,
Des prouts vraiment très sains, garantis biologiques.
Ce ne sont pas toujours louises grassouillettes, vulgaires,
Qui laissent d’horribles traces, pas devant, mais derrière,
Ni ces pâles perlouses dont les effluves s’envolent
Au moindre courant d’air, au moindre souffle d’Eole.
Qu’il soit arôme embrun ou fumet de marée,
Parfois les crans lâchés sont fort bien préparés,
Pas par des amateurs qui hésitent, improvisent,
Mais par des pros de pros qui, ce grand art, maîtrisent.
Parfois ils pétaradent comme un quatorze juillet,
Ou au contraire, discret, interprètent un menuet
Dans des gammes étonnantes, des aigus et des graves,
Que seules les fines oreilles de mélomanes perçoivent.
O tristes péteux péteurs, flatulistes amateurs,
Saluez ces virtuoses, vénérez ces seigneurs,
Illustrissimes Césars, emp’reurs de tous les vents,
Qu’ils soient zéphyrs ou bien redoutables ouragan.
Jean-Pierre Georget