JEAN-MARC ET STEPHANIE
Ecoute !!!
Jeune cadre supérieur,
A un rythme infernal,
Il s’épuise au labeur,
Alors il s’fait la malle.
Fini le stress qui ronge,
Les résultats qui tombent,
Les journées à rallonge,
Le moral qui se plombe.
Ils n’imaginaient pas en quittant leur bonne ville,
Autant s’emmerder dans cet endroit si tranquille.
L’agence immobilière
Qu’elle dirige centre ville,
Elle la gère d’une manière
Efficace et habile,
Mais les vendeurs cupides,
Les acheteurs geignards,
Font qu’un jour elle décide
De larguer les amarres.
Ils n’imaginaient pas en quittant leur bonne ville,
Autant s’emmerder dans cet endroit si tranquille.
Ils s’achètent une fermette,
Très loin de la cité,
Rêvant d’une vie douillette
Toute en sérénité,
Mais l’odeur du purin,
Ça va bien un moment,
Et ce petit train train
A ses inconvénients.
Ils n’imaginaient pas en quittant leur bonne ville,
Autant s’emmerder dans cet endroit si tranquille.
Jean-Marc et Stéphanie
Désormais en campagne,
Survivent en autarcie
Dans un coin de Bretagne
Mangeant les sacro-saints
Produits de la maison,
Volailles nourries aux grains
Et œufs frais à foison.
Ils n’imaginaient pas en quittant leur bonne ville,
Autant s’emmerder dans cet endroit si tranquille.
Il faut pétrir le pain
Et battre longtemps le beurre,
Ecorcher les lapins, (Sain et joyeux labeur),
Et racler le fumier, Plumer les canards gras,
Elaguer les pommiers
Et soigner le verrat.
Ils n’imaginaient pas en quittant leur bonne ville,
Autant s’emmerder dans cet endroit si tranquille.
Les rillettes, les pâtés,
Vendus sur le marché,
Toutes ces spécialités,
Faudrait presque embaucher,
La confiture de lait,
Et puis quelques yaourts,
Gourmandises du palais
Faîtes avec tant d’amour.
Ils n’imaginaient pas en quittant leur bonne ville,
Autant s’emmerder dans cet endroit si tranquille.
Mais le mal de la ville
Finit par l’emporter, Ils se sentent en exil
Dans leurs sabots crottés,
Et retournent s’installer
Dans la saine pollution
Pour ne plus inhaler
Les odeurs de cochons.
Ils n’imaginaient pas en quittant leur bonne ville,
Autant s’emmerder dans cet endroit si tranquille.
Les chouettes embouteillages,
La course contre la montre,
Le joli paysage
En béton, les rencontres,
L’appartement moderne,
Le livreur de pizza,
Loin des champs de luzerne,
La vie est belle, ma fois.
Ils n’imaginaient pas en retrouvant leur ville,
Autant s’émerveiller d’être enfin si tranquilles.
Jean-Pierre Georget :25: