Chanson réaliste

Chanson réaliste

Elle est née dans une masure,
Ses parents n’avaient pas d’argent,
La vie à l’époque était dure
Et les patrons jamais content.
Sa mère s’occupait des volailles
Qu’elle vendait à prix modique,
Son père élevait du bétail,
Des bovidés bien rachitiques.

Sortez vos mouchoirs messieurs dames
Vous allez pleurer avec nous,
Car c’est un triste mélodrame
Mais c’est la vie un point c’est tout.

Elle est bien monotone la vie
A la ferme du bois Patro,
Le travail pour seule compagnie
Et le dimanche quelques poivrots.
Un drame épouvantable l’accable,
Le jour de sa sainte communion,
Un souvenir ineffaçable,
Ses parents passent sous un camion.

Laissez couler vos larmes m’ssieurs dames,
Reniflez bien fort avec nous,
Car c’est un triste mélodrame
Mais c’est la vie un point c’est tout.

Elle est recueillie par son oncle
Bienveillant certes à son égard,
Mais celui-ci meurt d’un furoncle
En laissant six pauvres moutards.
A dix huit ans elle quitte enfin
L’institution du Triomphant
En compagnie d’un orphelin
Qui lui fait un petit enfant.

Laissez couler vos larmes m’ssieurs dames,
Reniflez bien fort avec nous,
Car c’est un triste mélodrame
Mais c’est la vie un point c’est tout.

Mais son lâche et cruel amant
L’abandonne à son triste sort,
Elle se retrouve seule et maman
Et pour manger elle vend son corps.
Un bel ange blond comme une jonquille
Lui déclare un genou à terre
Tu es la plus belle des filles,
Et il l’épouse sans manière.

Laissez couler vos larmes m’ssieurs dames,
Reniflez bien fort avec nous,
Car c’est un triste mélodrame
Mais c’est la vie un point c’est tout.

L’idylle est de courte durée
Le blondinet est très avare,
Il compte ses sous toute la journée
Et parfois même le soir très tard.
Excédée par les privations,
Qu’elle subit à cause de lui
Elle décide son exécution
Et le tue d’un coup de fusil.

Laissez couler vos larmes m’ssieurs dames,
Reniflez bien fort avec nous,
Car c’est un triste mélodrame
Mais c’est la vie un point c’est tout.

Pour échapper à la justice,
Elle embarque pour l’Amérique,
Accompagnée de son jeune fils
Sur un paquebot très antique.
Avec le magot du radin
Elle achète un salon cradingue
Où elle chante soir et matin
En jouant du piano de bastringue.

Jetez vos mouchoirs messieurs dames,
Rigolez bien fort avec nous
Car c’est la fin du mélodrame
Qui finit très bien malgré tout.

Jetez vos mouchoirs messieurs dames,
Rigolez bien fort avec nous
Car c’est la fin du mélodrame
On va pouvoir rentrer chez nous.


Jean-Pierre


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